lundi 31 décembre 2007

Partagez votre passion

La passion pour son potager peut être dévorante, qu'en pensez-vous ?

Parlez de votre expérience ...
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Préambule

L’un des plaisirs les plus intenses pour un amateur des plantes qui jardine est de voir pousser ses plantations afin de savourer légumes et fruits de son potager. Plaisir qui n’est pas seulement réservé aux personnes ayant un jardin ; car même dans un pot adapté, sur votre terrasse ou balcon, vous pouvez faire pousser radis, salades, tomate cerise … Pour les petits nouveaux, le potager sera un nouveau monde à découvrir autour de pratiques ancestrales : mettre une graine en terre pour en manger le fruit.

Mais avant de commencer quoi que ce soit il faut se remettre en mémoire les choses essentielles que les jardiniers peuvent oublier. Les plantes sont des êtres vivants, elles ont besoin pour leur croissance et pour résister aux maladies :
- d'air
- d'eau
- et d'éléments nutritifs.

Leurs racines puisent dans le sol l’eau et les éléments nutritifs :
- les substances minérales dont principalement l'Azote (N), le Phosphore (P) et le Potassium (K),
- les oligo-éléments en faible quantité : fer, cuivre, zinc, magnésium, etc.
- des échanges gazeux se font également par les racines

Les feuilles sont le siège :
- de la respiration
- de la photosynthèse
- de la transpiration
Les feuilles absorbent de l’eau en faible quantité et les substances qui y sont dissoutes. Cela peut être des engrais solubles, des désherbants ou des produits systémiques qui vont ensuite circuler dans la sève.

Ces règles doivent toujours être présentes à l’esprit lorsque le jardinier travaille dans son jardin. Elles sont simples, et faciles à retenir ; elles permettent aussi de mettre en œuvre dans le potager des choses qui deviennent évidentes et qui relèvent du geste naturel.

Au potager les cultures se succèdent rapidement au même endroit, les légumes dévorent les éléments nutritifs du sol qui les porte, la terre s'épuise vite. Il est donc nécessaire de compenser ces pertes pour que la terre soit toujours porteuse des éléments nutritifs dont les plantes ont besoin.
Les anciens jardiniers le savaient bien, et avant même l’arrivée de la chimie avec tous ces engrais, ils laissaient la terre se reposer pour qu’elle se recharge naturellement en éléments nutritifs. C’était la jachère !



Le plan du potager

Le plan du potager doit être élaboré tôt en hiver pour pouvoir réfléchir et modifier le jardin avant les premières plantations. Il n'est pas utile d'en faire une œuvre d'art, seul un plan grossier est suffisant.

Si c'est la première année, prendre les mesures du terrain, localiser " les constructions fixes " (mur, culture permanente comme les fraisiers).
Tracer l'allée principale.
Diviser la surface en quatre pour pratiquer la rotation des cultures
Ensuite il suffit de délimiter la surface et l'endroit qui doivent être consacrés aux différents légumes ; il faut tenir compte soit de son inspiration soit de critères comme :
* les associations bénéfiques,
* les gênes éventuelles entre les légumes (ombre …),
* les familles de légumes (les radis avec les carottes, les choux avec les choux)
* le côté pratique (les tomates en bordure des allées …)
* la rotation des cultures (ne jamais avoir des légumes au même endroit d'une année sur l'autre).



Tomates en cours de matration

Le jardin en carré

Dans la méthode initiale, chaque carré doit mesurer 1 m 20 sur 1 m 20 de manière à accéder au milieu. Ils peuvent être divisés en parcelles de 30 cm par 30 cm, soit 16 parcelles par carré.
Par contre à l’intérieur de chaque carré, la dimension des parcelles peut être adaptée (voir schémas en bas de page) : 40 cm par 60 cm (soit 6 parcelles par carré) ou 60 cm par 60 cm (soit 4 parcelles par carré).
Les carrés sont matérialisés par des bordures qui peuvent être en bois ou végétales (petites haies de buis ou de thym d’hiver pour les vivaces, d'alysse odorante pour les annuelles).
Dans le cas de bordures en planches de bois (non traité), celles-ci sont tout simplement posées sur le sol et maintenues verticalement par des petits bouts de bois enfoncés dans la terre. Elles peuvent être fixées entre elles par des charnières placées aux angles. Le mieux est toutefois de les laisser dissociées pour pouvoir démonter les carrés et bêcher le terrain.
La hauteur préconisée des planches est de 15 à 20 cm : cela permet alors de remplir abondamment chaque grand carré d’une bonne terre qui sera un peu surélevée par rapport au niveau des allées (réchauffement plus rapide et facilité de travail).
Les allées entre chaque carré doivent être suffisamment larges pour déambuler aisément (sachant que certains légumes auront tendance à s’étaler hors du carré, une largeur de 80cm semble correcte)

Les petites parcelles, quant à elles, peuvent être formées par des bouts de bois fins (tasseaux, branches d'arbres) ou par des ficelles tendues et fixées aux rebords du carré.
On peut ne pas les marquer : et les adapter régulièrement aux dimensions des parcelles, en fonction des nouveaux légumes qu’on plante.
Une bonne terre d’origine peut être utilisée avec juste un apport de fertilisants naturel ou avec un engrais complet pour les irréductibles de la chimie. Les carrés peuvent être emplis de terre additionnée de tourbe et de compost.

Enfin, il faut penser à adapter son outillage de jardinier : pelle, râteau, plantoir et binette doivent être en miniatures pour un travail de précision au sein des parcelles !

On peut réserver certains carrés (en entier ou en grande partie) à la culture d’un légume unique lorsque celui-ci n’est pas adapté à la méthode en carrés par exemple la pomme de terre ou lorsque les quantités désirées sont trop importantes (poireaux, oignons, carottes, etc.).

Voici les quantités que peut contenir une parcelle de 30 cm par 30 cm à l'intérieur d'un carré de 120 x 120 :
1 plant : aubergine, chou brocoli, chou pommé, concombre, courgette, melon,
poirée, poivron, tomate.
3 à 4 plants : chicorée, maïs doux, pois mangetout.
5 plants : betterave, cèleri-branche, épinard,
haricot, laitue, navet.
9 plants : ail, carotte, échalote, oignon, poireau, radis.
16 plants : cresson, mâche.


Les associations

Tous les anciens jardiniers vous le diront : certaines plantes sont bénéfiques à d'autres lorsqu'elles leur sont associées ; elles repoussent les insectes ou favorisent la croissance.
Foutaise ? Si certaines associations ne sont pas prouvées, d'autres oui. Par exemple, si on associe carottes et poireaux, la carotte repousse la teigne du poireau et le poireau incommode la mouche de la carotte. Réaliser ces associations ne coûtes rien, alors tenterez-vous le coup comme les anciens jardiniers ? Les anciens ont eu le temps de remarquer les choses, et même si scientifiquement il reste des choses à prouver, il y a une vérité quelque part basée sur l’observation. Si les associations bénéfiques sont une contrainte, il vous faut aussi éviter les voisinages considérés néfastes.

Les fleurs s’invitent au potager
Des fleurs au potager, juste un caprice pour faire joli ? Et bien non !
Elles animent le potager, par les touches de couleur qu'elles ajoutent, par leurs formes variées, et en plus elles agrémentent le jardin de leurs parfums.

Mais elles ont aussi leur utilité :
Comestibles, elles peuvent agrémenter nos salades,
La fragrance de certaines repousse les insectes nuisibles,
Enfin, les fleurs les plus mellifères attirent les insectes auxiliaires, abeilles, bourdons et papillons, qui viendront féconder nos chers légumes.

Voici quelques fleurs utiles à semer dans son potager :

La bourrache
Cette annuelle se sème en pleine terre (30 cm d'intervalle entre les plants) dès le mois de mars et fleurit de juillet à octobre.
Très mellifère vous verrez abeilles et bourdons se régaler de son nectar !
Placer un pied auprès des fraisiers et de chacun des plants de tomates (ce qui a aussi pour avantage de tuteurer un peu la tige qui a parfois du mal à se tenir).
La fleur de bourrache (en tout début de floraison) est aussi un condiment qui s'ajoute aux salades ou qui aromatise vinaigre et cornichons.

L'œillet d'Inde
Les oeillets d'Inde annuels d'un beau jaune d'or conviennent très bien pour faire des bordures (20 cm de haut)
En mars-avril, les semer sous abri et d'avril à juin en pleine terre pour les faire fleurir de juin jusqu'en octobre.
Leur parfum est très fort et agréable.
L'œillet d'Inde a la réputation d'éloigner les doryphores et les nématodes. Semez en partout ! Et surtout à proximité des pommes de terre.

Le Tournesol
Le soleil du jardin avec ses grandes fleurs de 30 cm plantées sur de robustes tiges qui peuvent atteindre 2 mètres de haut et même d'avantage.
Le semis s'effectue en pleine terre à 50 cm d'intervalle, entre avril et mai. La floraison intervient de juillet à octobre.
Plante emblématique de nos campagnes, elle permet de faire de superbes bouquets champêtres.
Les abeilles aiment ses fleurs et les oiseaux ses graines, vous pouvez y faire grimper les volubilis.

Les Capucines
Elles peuvent être grimpantes mais j'ai choisi une variété naine appelée "Tom Pouce" (20 cm).
Le semis s'effectue en pleine terre en avril mai, à 30 cm d'intervalle.
La floraison prolongée de juin à fin octobre apporte des touches chaudes de tons orangés et rouges. Les jeunes fleurs peuvent être utilisées pour décorer les salades.

Mais les capucines sont surtout le régal des pucerons, un vrai signal d'alerte ! Dès leur apparition, il faut donc retirer les feuilles envahies.
J'en ai placé de part en part dans le potager et en particulier à proximité des choux.


L’engrais vert

Vous avez entendu ce terme sans trop en connaître la signification et l'utilité.
Ce sont des plantes qui une fois semées poussent en général très vite. Elles ne sont cultivées que pour être enfouies dans le sol après avoir été coupées ou desséchées par le gel.

Le but est d'enrichir le sol en matières organiques et en azote. L'engrais vert, une fois implanté, préserve le sol des pluies battantes qui le tassent, il empêche la prolifération de "mauvaises herbes" en occupant l’espace. Avec un système radiculaire important il allège et enrichit la terre. C'est simple à mettre en oeuvre et efficace.

Il est semé lorsqu'une parcelle est libérée et que vous n'avez pas l'intention de l'occuper dans la saison. Pour le semis, ratissez simplement le sol pour qu'il soit propre (inutile de bêcher). Semez à la volée, ratissez lentement à nouveau pour recouvrir légèrement les graines, passez le rouleau à gazon, arrosez si besoin doucement en pluie fine.
Vous pouvez aussi en semer avant une plantation, quand vous aurez besoin de la place passez la tondeuse, laissez les déchets au sol et enfouissez les grossièrement.

Plusieurs choix s'offrent à vous en fonction de la nature de votre sol :
La moutarde (colza) est très rapide en croissance.
Le sarrasin si votre terre est acide.
La vesce sur une terre basique.
La phacélie pour attirer les abeilles.
La luzerne attire les insectes pollinisateurs et enrichit le sol.

La phacélie se sème en septembre sur des parcelles vides. Après la floraison, la couper et la laisser sécher pendant 1 semaine puis l'incorporer au sol.


Vous pouvez semer plusieurs variétés pour orner votre potager en période "creuse".

En début de saison je passe la tondeuse sur les fanes d'engrais vert, tout est broyé ensuite je peux retourner la terre en enfouissant le tout.

Les engrais verts, des fertilisants naturels
Ce sont des plantes qui, loin d'épuiser le sol, l'améliorent et lui apportent des éléments nutritifs, pour préparer la culture d'espèces potagères ou d'ornement.

Le semis d'engrais végétaux n'est pas une chose nouvelle. Bien au contraire, cette pratique est sans doute presque aussi ancienne que l'agriculture. Elle est liée à celle de la jachère : une année sur trois, ou sur quatre, on laisse reposer la terre en y semant des plantes qui lui permettent de se refaire une santé, qui aèrent le sol et, après enfouissement, lui apportent de l'humus et même de l'azote.

Les bienfaits des engrais verts
Alors que le sol d'un potager " classique" est nu, celui d'un potager bio, ou naturel, est toujours couvert (comme dans la nature !), pour qu'il soit protégé comme dans la nature.
Souvent denses, les engrais verts éliminent la concurrence des mauvaises herbes et nettoient le sol. C'est pourquoi on les utilise entre les planches de culture et entre les rangs, mais aussi sur les sols neufs que l'on met en culture ou après des travaux de remblayage, comme plantes pionnières.
Par leurs racines profondes, beaucoup d'engrais verts, améliorent la structure du sol en le décompactant et en l'aérant. Ceux qui sont profondément enracinés, comme le seigle, dissolvent les éléments minéraux du sous-sol et bonifient ainsi sa fertilité en profondeur. C'est pourquoi les engrais verts ne sont pas tondus, mais simplement fauchés.

De croissance rapide, les engrais verts fournissent beaucoup de feuillage, utilisable en paillage sur place ou sur le tas de compost. Ils enrichissent donc le sol en humus. Les plantes de la famille des légumineuses apportent en outre de l'azote, élément qui favorise la croissance des plantes potagères.


L’entretien du potager

Les opérations culturales.

L’arrosage
LE MAITRE MOT : RECUPERATION
Les arrosages, quand ils sont nécessaires, se feront de préférence avec de l'eau de pluie, récupérée des toits, en sortie de gouttière et stockée dans un fut. C'est un procédé économique ; de plus, l'eau est à température ambiante, ne contient pas de chlore.
ATTENTION toute-fois en milieu urbain : prévoir un système qui détourne les premières eaux de pluies car les toits sont saturés de produits polluants nocifs.
Bon à savoir - La récupération de l’eau évite qu’elle ne retourne trop vite dans les rivières et évite ainsi des inondations en aval.

Éviter l'arrosage au jet : il consomme beaucoup d'eau, il est peu efficace et favorise l'apparition des maladies. Ne jamais arroser les feuillages surtout quand il fait chaud, préférez l'arrosage du soir, il y a bien moins d'évaporation et les plants profitent de la fraîcheur au maximum durant la nuit.
Un arrosage abondant et espacé est préférable aux arrosages quotidiens faibles.

Éviter le stress hydrique : Les plantations soumises à la sécheresse durable présentent un retard de croissance et une récolte médiocre.

Rappelez vous aussi "qu'un binage vaut deux arrosages".

Le désherbage
Après une culture, le sol se libère. Ne le laissez pas à nu, pensez à semer un engrais vert, comme les haricots, les flageolets, les trèfles etc., qui apporte de l’azote au sol, et le protége de l’érosion.

L’utilisation de désherbants est nocive pour notre santé, ils sont dangereux d’utilisation, ils polluent les sols, les eaux souterraines, les rivières, etc. Bref rien de bon dans tout ça !
Ils peuvent être utilisés mais avec modération, en respectant strictement les prescriptions et les doses d’emploi. Sachez enfinvous entourer des conseils éclairés de professionnels. Les associations locales de jardiniers comme les Jardiniers de France, Jardin en Herbes sur le Puy de Dôme ou les organisations comme les jardins botaniques sont des références en la matière ; n’hésitez pas à leur demander des conseils ...


Les purins

Je vous conseille de prendre de l'eau de pluie pour réaliser vos purins de toutes sortes. Pourquoi ?
Parceque toutes les eaux des villes sont chargées en chlore et que le chlore tue toute forme de vie, donc nuisible à nos purins qui doivent rester vivants pour être efficace.

Si vous ne pouvez pas faire autrement laissez un jour ou deux l'eau du robinet à l'air libre, le chlore s'évaporera...

Le purin d'orties

Il faut ramasser 1 kg d'orties fraîches et mettre dans 10 litres d'eau de pluie. Laissez macérer une dizaine de jours. Filtrez pour débarrasser le liquide de la matière et pour arrêter la macération. Mettre dans des bidons opaques pour la stabilité de la préparation. Utilisez dilué dans le jardin.

Qu'est ce que jardiner au XXI siècle ?

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